La nuit

Excusez-moi car il est tard...je dois mourir ce soir!
Voici venir le fou, que j'inspire d'un seul coup
Des frissons dans mon ventre, comme un poignard encré là
La chair se gonfle sous ma peau
Je n'entends plus les badauts
Et ce trou dans mon hantre
Toujours là en attente
Qui me garde halletante
Une brèche dans l'abyme, une porte qu'on anime
Un homme est entré, le miroir a cédé, l'artère a lâché
Mes veines écartées...mon sang court...court...
Comme la sève d'un arbre
L'organisme d'un corps sans âme...

Mon âme me quitte, une fois de plus...et me laisse là,
vide, avec mon regard, livide...le froid dans mon dos,
Mon coeur bien au chaud, tout flotte...tout stoppe

Plus qu'un fil pour tout relier
Plus que ce fil argenté

Une mort apréciée pour une vie méritée

Je vois, je vois les chats!!!

Et toi...et toi tu ne les vois toujours pas!!

Un poème sombre et violent, très bien écrit!